Contexte
Le PNUD, chef de file du développement durable au sein du système des Nations Unies, catalyse l'action collective pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD). Grâce à son réseau politique mondial (GPN), il offre une expertise technique mondiale et de terrain pour soutenir les priorités définies dans son Plan stratégique 2022-2025, qui réaffirme son engagement à éradiquer la pauvreté, à promouvoir les ODD et à soutenir l'Accord de Paris. Les pôles Nature, changement climatique, énergie et déchets du PNUD mettent en œuvre des approches intégrées visant à réduire les inégalités, renforcer les moyens de subsistance, atténuer les conflits et favoriser des systèmes de gouvernance résilients pour avancer les programmes de paix et de sécurité.
L’évaluation mondiale de 2019 de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a alerté le monde sur le taux de perte de la biodiversité, sans précédent dans l'histoire humaine. En Algérie, les écosystèmes naturels, qu’ils soient terrestres, d'eau douce ou marins, subissent également des pressions croissantes. Le pays possède une biodiversité riche, notamment avec ses écosystèmes sahariens, méditerranéens et ses zones humides, mais ces richesses naturelles sont menacées par des facteurs anthropiques.
Les principaux facteurs de la perte de biodiversité en Algérie incluent les changements dans l’utilisation des terres et des mers, la surexploitation des ressources naturelles, les effets du changement climatique, la pollution, et l’introduction d’espèces invasives. Ces pertes ont un impact économique considérable, tant au niveau national que local, mettant en danger les moyens de subsistance des populations qui dépendent de ces ressources.
L'Algérie a entrepris plusieurs initiatives pour contrer la perte de biodiversité. Le pays a adopté la Stratégie Nationale et le Plan d’Action pour la Biodiversité (SNAPB) qui vise à protéger et à gérer durablement ses écosystèmes. En outre, l’Algérie a renforcé son réseau d’aires protégées, qui couvre actuellement environ 11 % du territoire national, incluant des parcs nationaux et des réserves naturelles comme le parc national du Tassili et le parc national de Belezma.
L’Algérie s’est également engagée à mettre en œuvre le Cadre Mondial de la Biodiversité de Kunming-Montréal, en augmentant les ressources financières destinées à la conservation de la biodiversité. Le pays s’efforce de mobiliser des ressources internes à travers la réaffectation des subventions agricoles et énergétiques nuisibles à l’environnement, et par l’intégration des considérations de biodiversité dans les plans de développement national.
Cependant, malgré ces efforts, des défis importants subsistent. Les budgets publics dédiés à la biodiversité sont encore limités, et la mobilisation de ressources supplémentaires, tant nationales qu’internationales, reste un défi. Le financement actuel de la biodiversité en Algérie provient principalement de fonds publics, complétés par des contributions internationales, notamment dans le cadre de l’Aide Publique au Développement (APD).
Les outils et solutions de financement de la biodiversité jouent un rôle crucial dans l'atteinte des objectifs de biodiversité et de développement durable. L'amélioration de la conception et de la mise en œuvre de ces solutions permet aux pays de mieux combler le déficit de financement de la biodiversité, notamment grâce aux plans de financement BIOFIN, reconnus comme un moyen efficace d'atteindre les objectifs nationaux et mondiaux. Le Cadre mondial pour la biodiversité de Montréal-Kunming, adopté en 2022, inclut l'objectif 19 qui encourage la mobilisation des ressources et la création de plans nationaux de financement. Le FEM soutient les pays dans l'élaboration de ces plans, qui impliquent une analyse systémique de l'économie nationale, l'identification des mécanismes de financement existants, la suppression des subventions néfastes et l'amélioration de l'efficacité des dépenses. Un programme mondial facilite le partage d'expériences et offre un soutien technique continu aux équipes nationales.
Le projet BIOFIN, qui a été déployé dans plusieurs pays, pourrait offrir une méthodologie précieuse pour l’Algérie, en l’aidant à évaluer ses dépenses en biodiversité et à développer des plans financiers nationaux cohérents. De plus, l’intégration du secteur privé, à travers le développement de la finance verte et l’encouragement d’investissements durables, est une voie prometteuse pour augmenter les ressources disponibles.
L'Algérie a l’opportunité de renforcer ses efforts en matière de biodiversité en alignant ses politiques nationales avec les nouveaux objectifs globaux. La mise en œuvre d’un Plan National de Financement de la Biodiversité (PNFB), inspiré par les meilleures pratiques internationales, permettrait de clarifier les besoins financiers, de mobiliser des ressources additionnelles et d'assurer une cohérence entre les politiques publiques et les investissements.
En conclusion, tout en continuant à protéger ses ressources naturelles et à intégrer la biodiversité dans ses politiques économiques et de développement, l’Algérie peut jouer un rôle clé dans la réalisation des objectifs du Cadre Mondial de la Biodiversité. La coopération internationale, combinée à une stratégie nationale solide, pourrait catalyser les investissements nécessaires pour inverser la tendance de la perte de biodiversité dans le pays.
Les Plans de Financement de la Biodiversité (BFP) aident à définir les besoins financiers pour mettre en œuvre les Stratégies et Plans d'Action Nationaux pour la Biodiversité (SPANB) en accord avec les objectifs du Cadre Mondial pour la Biodiversité (CMB). Ils visent à institutionnaliser le financement de la biodiversité pour assurer son intégration dans les politiques nationales. Le programme global comprend quatre composantes principales :
1. Analyse des politiques et institutions nationales : Évaluer le cadre politique et institutionnel lié à la biodiversité, identifier les parties prenantes et les mécanismes de financement existants.
2. Examen des dépenses nationales : Analyser les dépenses en biodiversité dans tous les secteurs économiques pour comprendre l'intégration de la biodiversité dans les politiques et identifier les défis.
3. Évaluation des besoins financiers : Calculer les fonds nécessaires pour atteindre les objectifs du CMB, en priorisant les actions selon leur coût-efficacité.
4. Développement des plans de financement : Résumer les conclusions des évaluations précédentes, en identifiant des solutions de financement durables, incluant des actions pour encourager les investissements favorables à la biodiversité et la responsabilité sociétale des entreprises
Dans l'objectif de faciliter la mise en œuvre de l'initiative décrite ci-dessus, le PNUD Algérie recrute un chef de projet qui sera responsable de la gestion globale du projet, y compris la mobilisation de tous les intrants du projet, la supervision du personnel du projet, les consultants et sous-traitants, pour la mise en œuvre du projet financé par le FEM « Global Programme on National Biodiversity Finance Plans Algeria ». Le chef de projet joura également et surtout le rôle de leader technique pour s’assurer de la qualité technique des toutes les analyses produites par les consultants et sera directement reponsable de la rédaction du Plan de Financement de la Biodiversité.
Champ d’application
Le/la chef-fe de projet en finance durable sera responsable de la supervision et de la gestion globales des activités du projet, en veillant à ce qu'un plan de travail et un budget adéquat soient en place et mis en œuvre dans les délais fixés, avec une équipe nationale efficace et des partenariats solides. Le/la chef-fe de projet travaillera en étroite collaboration avec l'équipe technique composée d'un expert en politique environnementale, d'un spécialiste en financement de la biodiversité afin de s'assurer que les mécanismes de mise en œuvre et les groupes de travail techniques sont établis et se réunissent régulièrement, que tous les ateliers, études techniques et autres activités prévus sont organisés en temps voulu et qu'ils répondent aux normes de qualité attendues.
On attend de lui/elle qu'il/elle ait une expérience de haut niveau et qu'il/elle fournisse une expertise technique substantielle pour assurer l'intégration horizontale et la cohérence des flux de travail/études, ainsi que des services de conseil et l'assurance qualité des produits et processus nationaux tout au long de la durée du projet. Il/elle sera responsable des différentes composantes du projet : la production de l'analyse des politiques et des institutions (API), de l'analyse des dépenses en matière de biodiversité (ADB) et de l'évaluation des besoins financiers (EBF). Il/elle dirigera également la préparation du plan de financement de la biodiversité et supervisera l'identification et la mise en œuvre des solutions de financement demandées. Il/elle sera aussi, spécifiquement, responsable des activités de sensibilisation des parties prenantes nationales (gouvernement, donateurs, universités, etc.), et de la préparation de rapports de synthèse, de notes politiques, de communiqués de presse et de notes d'information pour le gouvernement, le PNUD, etc.
Principales tâches et responsabilités :
Sous la supervision du team leader du portefeuille Nature, Climat et Energie
Gestion de projet
Tâches et responsabilités techniques
Reporting/Communication/S&E
Faciliter le renforcement des connaissances et des capacités, le partage des connaissances et le plaidoyer dans les domaines thématiques assignés.
Arrangement institutionnel
Au niveau mondial, ce programme-cadre sera soutenu par une unité de gestion de projet et d'appui technique (GPMTSU).
Au niveau national dans le cadre de l'unité de gestion de projet (UGP), d'un-e chef-fe de projet à temps plein, d’un expert en politique environnementale, d'un spécialiste du financement de la biodiversité et d'autres, selon les besoins.
L'unité de gestion de projet sera installée dans les locaux du ministère des Finances.
Un conseiller technique spécialisé de la GPMTSU sera disponible pour soutenir le travail de chaque pays.
Le chef de projet travaillera sous la supervision de chef de portefeuille Nature, Climat et Energie et sera responsable de la gestion quotidienne globale du projet pour le compte du partenaire de mise en œuvre, y compris la mobilisation de tous les intrants du projet, la supervision du personnel du projet, parties responsables, consultants et des sous-traitants.
Le chef de projet présente généralement les principaux résultats et documents au directeur national du projet, à comité national de pilotage ainsi qu’à GPMTSU pour examen et approbation, y compris les rapports d'avancement, les plans de travail annuels, les ajustements des niveaux de tolérance et les registres des risques.
Compétences
Atteindre Résultats :
NIVEAU 3 : Définir et aligner objectifs stimulants et réalisables